Strasbourg, ville féministe, se mobilise pour le droit à l’IVG!

Motion déposée par le groupe Strasbourg écologiste et citoyenne lors du conseil municipal du 20 mars 2023
 

Au mois de juin 2022, au sein de ce Conseil Municipal, nous avons réagi, de façon immédiate et unanime aux menaces sur le droit à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) aux États-Unis. Le conseil municipal a affirmé, à l’unanimité, notre plein soutien aux femmes étasuniennes et condamné ce terrible retour en arrière de la législation.

Comme nous pouvions le craindre, cette régression historique des droits fondamentaux n’allait pas être sans conséquences en Europe et en France. À Strasbourg, siège du Parlement européen, les forces anti-IVG se sentent renforcées par ce précédent et sortent du bois. Le lobbying auprès des parlementaires s’intensifie. Une rencontre visant à lutter contre l’avortement a eu lieu le 23 novembre 2022 au sein même du parlement.

En janvier, un cycle de quatre rencontres, organisé par le groupe réactionnaire « Alliance Vita » visait à diffuser une propagande anti-IVG. Enfin, le mercredi 8 mars dernier, journée internationale de lutte pour les droits des femmes, le Planning Familial qui organisait des Portes Ouvertes à Strasbourg s’est réveillé avec un tag odieux et liberticide qui assimilait l’avortement à une violence faite aux femmes.

Selon un rapport européen, le financement européen de ce type de mouvement a augmenté de près de 200% * entre 2009 et 2018. Ce sont plus de 700 millions d’euros venus des États-Unis, de la Russie et d’autres états, qui ont été versés en soutien à des organisations et mouvements anti-avortement, à des fins de mobilisation sociale et de lobbying politique.

Ces mouvements disséminent également de nombreuses fausses informations via des outils de communication modernes, mettant en danger de façon indéniable le droit à une information juste et vraie auprès de publics divers, et de plus en plus jeunes. Le gouvernement s’est d’ailleurs saisi de cette problématique en lançant une plateforme numérique https://ivg.gouv.fr/les-idees-recues

Il est important de le rappeler : la diffusion ou la transmission d’allégations ou d’indications de nature à induire intentionnellement en erreur, dans un but dissuasif, sur les caractéristiques ou les conséquences médicales d’une IVG constitue un délit d’entrave en vertu de l’article L. 2223-2 du code de la santé publique et est puni de deux ans d’emprisonnement et de 30 000 euros d’amende.
Face à la recrudescence des discours anti-IVG nous appelons au strict respect de la loi. Le conseil municipal de Strasbourg réitère également son soutien à la protection du droit fondamental des femmes à disposer de leur corps.

Ce 8 mars dernier, le président de la République Emmanuel Macron a annoncé vouloir « graver la liberté des femmes de recourir à l’interruption volontaire de grossesse. ». Les associations féministes saluent cette avancée mais appellent aussi à la vigilance : elles ne se battent pas depuis maintenant plusieurs années pour inscrire une liberté dans la Constitution,
elles se battent pour inscrire un droit fondamental, pour s’assurer qu’aucun recul ne sera possible. Pour cela, il faut aussi que cette inscription fasse l’objet d’un projet de loi propre.

Les droits des femmes méritent plus qu’une révision constitutionnelle en « lot » qui risque de provoquer un manque de consensus. Nous appelons le gouvernement à faire preuve de bon sens et à cesser d’instrumentaliser le droit des femmes.

 Sanctuarisez le droit fondamental à l’IVG en France par son inscription dans la Constitution.


*Des financements issus de l’extrémisme religieux visent à faire reculer les droits humains en matière de santé sexuelle
et reproductive en Europe 2009 – 2018, European Parliamentary Forum for Sexual and Reproductive Righ 

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Tribune élu·es
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