Les animaux, héros oubliés de la Grande Guerre

Mulets, bœufs, ânes, chiens, pigeons voyageurs et, bien sûr, chevaux : 14 millions d’animaux ont été enrôlés dans le premier conflit mondial. Tout comme les hommes, ils ont subi d’énormes pertes, les chevaux en première ligne : 10 millions tués en quatre ans. Envoyés au front lors des attaques, utilisés comme moyens de traction et de communication ou comme nourriture, les animaux font partie intégrante de la stratégie militaire.

Beaucoup sont aussi des compagnons fidèles, qui partagent le quotidien des soldats et leur permettent de s’évader de l’horreur des tranchées. Ils sont ces héros de l’ombre, qui ont tous joué un rôle de premier plan dans la Grande Guerre. Et pourtant, les animaux sont les grands oubliés de l’Histoire.

Et d’abord, les chevaux…

Mis à profit pour la puissance de leur traction, les chevaux, aux côtés des ânes, des mulets et des bœufs, transportent les vivres, les munitions et les blessés entre le front et l’arrière. Mais on les utilise aussi pour charger l’ennemi lors des combats, où ils sont pris sous le feu de l’artillerie et des tout nouveaux chars d’assaut, face auxquels la cavalerie ne fait plus le poids.

Les chevaux vivent un calvaire et, dès leur envoi au front, leurs nerfs sont éprouvés par un stress permanent. Les gaz les asphyxient et, à la peur des détonations et des éclairs des canons, s’ajoutent la vision des cadavres de leurs congénères et l’odeur du sang. Après la guerre, beaucoup seront abattus pour cause de maladie ou de blessures graves reçues au front.

Les pigeons voyageurs ne sont pas en reste

Ils sont les précieux alliés des services de transmissions. Pour communiquer avec un front parfois isolé, les pigeons assistent les armées en volant au-dessus des champs de bataille pour acheminer leurs messages et tout lâcher de pigeons est puni de mort, ce qui témoigne de l’importance de l’utilité de ces oiseaux.

Les 100 000 chiens, quant à eux, ont trois fonctions principales : retrouver les blessés après chaque offensive, porter des messages écrits et des munitions vers des points de ravitaillement et entourer les soldats d’affection. Leur présence contribue beaucoup à remonter le moral des troupes et les soldats qualifieront ces compagnons d’infortune de « frères ».

Aujourd’hui, jour de commémoration du 102e anniversaire de l’armistice de 1918, Strasbourg ne veut pas oublier ceux qui, comme les hommes ont fait preuve de courage, ont connu la peur, ont souffert et ont donné leur vie.

Ayons une pensée pour les animaux morts à la guerre et, à l’instar de Berlin, Lille, Bruxelles et Londres, formons le projet d’ériger à Strasbourg, ville européenne, un beau mémorial qui leur rende hommage.

Tribune rédigée par Marie-Françoise HAMARD, Conseillère municipale déléguée aux animaux dans la ville

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